dimanche 16 septembre 2007

Un test ADN pour tester ce blog


Paresseusement allongé dans mon transat, je savoure les rayons de soleil, je me réjouis de mon futur bronzage abricot mordoré qui fera pâlir de jalousie mes copines (fille et garçon bien sûr).
Tranquillement, je me remets de cette si longue soirée qui a vu le soleil se coucher puis se lever puis se coucher.
Dans mon appartement gisent cadavres de bouteilles, verres sales, mégots de cigarettes, bouts de papier et une curieuse veste en jean taille fillette ; les poubelles dégueulent de packs de bières vides.

Je m'en fous, je suis bien, je somnole et, entre deux micro-siestes, je feuillette le journal.
Des avions s'écrasent, les grands argentiers européens s'affolent, les rugbymen stressent, les Marseillais dépriment ........ et la Commission des lois de l'Assemblée nationale, sur proposition de Philippe Mariani (UMP) a adopté un amendement autorisant le recours aux tests ADN lors de la délivrance des visas de plus de trois mois.
Patatras !!! Ma douce quiétude s'envole et je me redresse d'un coup sur mon transat qui vacille : quoi, des tests ADN !!!
On va donc demander à des candidats à l'immigration ce que jamais on n'oserait demander à des Français.
Par exemple, selon la revue The Lancet, si on pratiquait de façon généralisée ces tests en France, on aurait 2,7% des gens dont la filiation ne serait pas biologique, la gentille maman s'étant discrètement égarée dans les bras du si joli plombier, postier, réparateur Darty... On imagine donc les drames familiaux que cela va entraîner !
Mais surtout, depuis quand la filiation en France est-elle définie par un lien biologique ? Dans notre pays, on peut adopter (si "on" n'est pas homo), on peut passer par la procréation artificielle...
Voilà comment, au nom d'un positivisme juridique absurde, l'immigré se voit contraint de donner la preuve de sa bonne foi par/dans le sang.
Certes ceci ne sera pas obligatoire. Encore heureux d’ailleurs ! Vous imaginez un pays dans lequel il y aurait en plus obligation de prouver son honnêteté par ce type de test !
C'est ainsi que notre société crée des réponses de type technique que sont les tests ADN ou la légalisation des statistiques ethniques (autre suggestion de nos chers députés, décidemment très inspirés ce jour-là) pour conjurer ses fantasmes sur la peur de l'autre, de l'étranger.
Il faut mesurer les conséquences de ces choses-là.
On a apparemment un raisonnement de bon sens : on ne connaît pas la population française en fonction des critères ethniques d'appartenance, il y a certainement des abus, des tricheries avec les certificats d'état-civil pour obtenir un regroupement familial qui est en réalité indu.
Mais immanquablement il y aura dérive vers un fichage administratif des personnes. La France a pourtant déjà connu les dramatiques conséquences de ces fichiers ethniques lors de la seconde guerre mondiale.
Pour contrer quelques fraudeurs, on va mettre en place un système inique qui sera tôt ou tard attentatoire à nos propres libertés individuelles, car nous serons les prochains à être fichés pour telle ou telle mauvaise raison.
Une dernière précision : le coût du test (actuellement de 300 euros minimum) incomberait au demandeur d’asile qui, s'il a une famille nombreuse, sera ainsi ruiné avant même d'avoir posé le pied sur le territoire français. Voilà qui va certainement l'aider à s'intégrer dans notre société.

Reposant mon journal, j'esquisse un sourire, en me disant que finalement Mariani est un petit joueur : il ferait mieux carrément de supprimer le regroupement familial cela règlerait le problème d'un seul coup ; on pourrait même créer des parcs géants dans lesquels seraient entreposés les enfants privés de leurs parents rentrés au pays.
Mais je divague, sans doute les contre-coups des abus alcooliques d'hier.

Et pendant ce temps, samedi après-midi, à la Fête de l'Huma, les responsables PS, PC, Verts et LCR, la "Gauche" donc, après une réunion sérieuse et constructive, ont décidé de se réunir à nouveau mardi pour préparer une riposte commune à la politique du gouvernement. Une simple question : pourquoi n'ont-ils pas commencé dès samedi ?

Hum ... Il est temps que j'aille m'enduire d'après solaire.