samedi 14 mars 2009

Ca déménage !!!


Tout passe, tout lasse, tout casse !
Ce blog déménage.
Voici sa nouvelle adresse :

http://www.flagrantdelit-blog.com/

N'oubliez pas de mettre à jour votre abonnement

jeudi 26 février 2009

Le poids des mots

Feuilletant Libération aujourd'hui, je constate avec regret, lassitude et exaspération, que nos dirigeants ou ceux qui possèdent une plus ou moins grande notoriété racontent n'importe quoi. Ce n’est pas nouveau, certes, mais cela va en s’empirant.


Il y en a qui mentent par légèreté : c'est Ségolène Royal qui affirme sur France-Info "que depuis que Nicolas Sarkozy est élu, les ministres ont vu leur salaire augmenter de 150 %". Cela montre à quelle point elle ne croit ni à sa parole, ni à ses responsabilités sinon elle ne dirait pas de telles aberrations entre deux séjours à Marbella.
D'autres mentent par calcul : Nicolas Sarkozy, bien sûr, qui affirme que le Comité de déontologie lui a donné son accord pour la nomination de François Pérol au poste de Président du Directoire des Caisses d'Epargne alors que cette instance n'a jamais été officiellement saisie du problème.
D'autres encore par habitude ou par fanfaronnade : c'est l'inénarrable Nadine Morano qui dresse un bilan élogieux de la loi TEPA qui aurait permis aux salariés français d'accomplir 750 millions d'heures supplémentaires de plus comparé à l’année 2007 alors qu'en réalité l'évolution est quasi nulle.
Et je pourrais poursuivre cette longue litanie encore et encore (avec mention spéciale pour Frédéric Lefebvre).
Ces exemples montrent que nous sommes aujourd’hui dans une situation délétère où les mots n'ont plus ni de réalité ni de sens.
On dit quelque chose et ça n'a aucune d'importance.

Et face à cette évolution, la presse (papier) est aux abonnés absents.
Ainsi, le Nouvel Observateur de cette semaine nous propose une enquête sur "Les Couples d'Ambition". 
Mais en voyant la couverture, il n'y a guère de doute à avoir sur le sujet dont va réellement nous entretenir le magazine à savoir les people. Mais avec ce vieux fond pudibond du journal-de-gauche-bien-pensant qui a encore besoin de se trouver des alibis pour faire du people (il ne faudrait pas qu’on les confonde avec Voici ou Gala !). Donc, plutôt que de titrer sur les "couples célèbres", le Nouvel Obs nous parle de couples d’ambition. Ambition, ça fait sérieux, ça fait : "nous, on analyse, on cherche à comprendre, on décortique la réalité pour nos chers lecteur". On a même le droit au palmarès des couples célèbres !

Or justement, avec l'essor grandissant d'Internet comme média d'information, devant la multiplicité de ces sites plus ou moins sérieux, des blogs plus ou moins bien inspirés qui mélangent allègrement vraies et fausses infos, rumeurs et faits avérés... l'une des missions du journaliste/médiateur serait de nous aider, nous lecteur-citoyen à faire le tri.
Mais je crains qu’Arlette Chabot, Claire Chazal, David Pujadas et tous les autres ne soient pas à la hauteur.
Aux Etats-Unis, The Office of the Director of National Intelligence a récemment rendu public un rapport consacré à l'état de la presse en France. Rien de confidentiel dans ce document qui se contente de dresser un panorama de la presse écrite, des chaînes audiovisuelles et de la blogosphère françaises. On méditera ce propos tiré de la préface de ce Media Guide France 2008 : "parmi les quelque 37 000 journalistes français, nombreux sont ceux qui se considèrent comme des intellectuels plutôt que comme des reporters. Au lieu de simplement rapporter des faits, ils essaient souvent d'influencer les lecteurs à travers leur propre parti pris. En même temps, de nombreux journalistes politiques et économiques ont reçu une éducation élitiste et fréquenté les mêmes établissements universitaires que les hommes politiques dont ils couvrent l'actualité... Par conséquent, ces reporters n'ont guère tendance à considérer leur rôle comme celui d'un chien de garde ou d'un contrepoids aux pouvoirs politique et économique en place".

mardi 24 février 2009

Courrier des lecteurs

Suite au billet d’hier, nous avons reçu j’ai reçu (en ces temps de crise soyons modeste) le courrier suivant :

Monsieur,
La lecture de votre message, hier, m’a ébranlé car je me suis parfaitement reconnu dans le désarroi de ces dirigeants d’entreprises que vous décrivez : votre éclairage sur nos problèmes financiers, votre inquiétude concernant notre situation économique est pertinente : notre avenir est sombre, incertain.
Pourtant, jusqu’à l’automne dernier, nous étions heureux, confiants.
Je ne connais évidemment aucun hard-discounter. D’ailleurs, pourquoi pousserais-je un chariot de supermarché ? Mon employée de maison, une jeune maman ravie d’avoir trouvé du travail, se fait livrer les courses à domicile (c'est à dire chez moi). C’est tellement pratique.
Elle, peut-être, s’y rend après son travail mais je n’en sais rien. Il faudra que je pense à lui en parler.
Je ne fais jamais la queue nulle part (sauf peut-être à Gstaad pour prendre le télésiège).
A ma descente d’avion, je vais le plus souvent dans le salon VIP. Je n’ai rien demandé, c’est organisé par ma Société (je suis directeur général d’une grande banque française).
Le nombre de chômeur qui augmente ? Oui, peut-être. Mais ni moi, ni mes enfants n’avons jamais envoyé le moindre CV ; par chance nous avons suffisamment de relations et nous savons les entretenir.
Je n’ai jamais eu à faire le contrôle technique d’une vieille voiture, il suffit de la changer bien avant qu’elle n’ait quatre ans. Si, une fois, il s’en est fallu de peu que la vieille Ferrari de notre fils ne se fasse recaler (sic !). Un comble pour un jouet qu’on laisse sur l’île !
Notre santé est éclatante, chez nous on vit au moins jusqu’à 90 ans, normal on mange sain, uniquement des produits de qualité (nous consommons bio depuis des années, c’est important pour la protection de l’environnement), c’est un peu plus cher certes, mais c’est un choix responsable, un choix citoyen.
Nous n'avons pas de problèmes de voisinage : d'abord nos voisins ne sont pas bruyants, ensuite il faut reconnaitre qu’ils sont un peu loin, aussi bien ici en ville, (nous habitons dans le 7ème) que dans notre campagne tourangeaine.
Pour les études des enfants ou leurs stages en entreprise loin de chez nous, pas de problème de recherche de studio, d’attente interminable, de dossiers, de caution ou que sais-je : soit c’est l’Ecole qui les loge, soit on a bonne-maman ou des cousins à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Londres, Sidney, Rio, aux States… même à Limoges et Besançon, s’il le fallait (il ne manque que Marseille, mais qui voudrait aller vivre à Marseille !). Et j’en oublie certainement. Un peu partout finalement, il suffit de s’organiser.
Nos comptes en banque sont bien alimentés ; normal notre éducation nous a toujours évité de dépenser n’importe comment. Pour le chèque de remboursement reçu du Trésor Public l’été dernier (cette loi TEPA, enfin une décision sensée votée par les parlementaires), j’avoue que nous avons longuement hésité. On en a parlé avec l’abbé Jean (notre directeur de conscience) et nous avons décidé d’investir dans la pierre (un beau studio à Paris ou un quatre pièces en province). Avec l’abbé Jean on réfléchit bien, on rigole aussi : dans notre paroisse (où l’on suit le rite tridentin) on le surnomme notre divin coach.
Convenons que sans être privilégiés, nous sommes un peu l’élite. Mais de gauche. Sauf exception. Plutôt Kouchner et DSK que Ségolène Royal, Martine Aubry ou Benoit Hamon. Un que je ne supporte pas c’est Delanoë, je ne sais pas pourquoi.
Nos enfants, comme souvent dans l’excès, souhaiteraient une union entre Rama Yade et Olivier Besancenot. C’est amusant, il faut que jeunesse se passe.
Bref, puisque nous sommes au fait des réalités de nos contemporains, il est bon qu’un pays comme le nôtre s’appuie sur nos compétences et que nous puissions décider de ce qui convient pour le peuple qui souffre (mais quels moyens se donne-t-il pour en sortir?) et pour les classes moyennes qui, nous dit-on, s’enfoncent, fonctionnaires exceptés (comme toujours).
Sincèrement, nous avons quand même un peu plus de recul et donc de vision d’avenir que ces pauvres gens. Alors qu’ils nous laissent faire !
D’où mon trouble : voici qu’ils descendent dans la rue, qu’ils manifestent, qu’ils réclament une hausse du pouvoir d’achat (mais avec quel argent ?). Ils sont totalement déconnecté de la réalité. Et je crains que le gouvernement, berné par quelques chiffres manipulés par les sociologues et autres économistes ne cède (cela a déjà commencé avec nos primes qui vont être annulées).
Mais si, par leur faute et à cause de mesures démagogiques cette crise perdure, que dois-je faire pour tenter de m’adapter ? Vais-je finir par devoir me connecter sur le site internet de Lidl ?
Veuillez agréer, Monsieur l’expression de mes courtoises salutations.

Pierre Dufermoir de Monsac


Effectivement cher lecteur il faut réagir dès à présent.
Peut-être, pour commencer, pourriez-vous licencier votre bonne (pour faute grave afin d’éviter de payer des indemnités) et la remplacer par un travailleur en situation irrégulière, ils coutent moins chers.
Cordialement.

lundi 23 février 2009

Crise économique : les carottes sont cuites


Ce week-end, dans l'avion qui me conduisait à Megève afin de passer quelques jours de repos à la montagne, je lisais Les Echos (je m'ennuyais et j'avais fini Voici le Wall Street Journal) quand soudain j'ai ressenti un terrible coup de blues.
Là, à 10 000 km d'altitude, ma flute de champagne à la main, confortablement installé dans la cabine pressurisée, j'ai enfin compris que cela va mal, cela va même très mal : la situation économique est tragique, pire que ce qu'on pouvait imaginer !

Cette cruelle révélation m'est venue en lisant une publicité en dernière page du quotidien économique.
Il s'agissait d'une réclame annonce pour un hard-discounter (Lidl je crois).

Petite précision pour pour certains de mes lecteurs/lectrices qui ne fréquentent que Fauchon, La Grande Epicerie du Bon Marché ou Hédiard pour les plus modestes : un hard-discounter n'est pas un magasin qui vend des dvd pornos soldés. Non non. C'est une chaîne de magasins d'alimentation à bas prix où les prestations sont limitées au maximum : il n'y a pas de décorations bling bling, peu de vendeurs, personne pour porter vos sacs, les produits sont encore dans les cartons, les caddies ne sont pas plaqué or... ceci afin de diminuer les prix de revient.

Donc, la publicité affirmait que cette chaîne de magasins pratiquait les prix les moins chers de France "sur une liste de produits du quotidien" que l'on peut consulter sur le site internet du hard-discounter (attention, toujours rien de sexuel là-dedans).

Bien sûr, à peine arrivé dans mon chalet, tandis que mon majordome défaisait mes malles, je suis allé sur le site pour voir quels étaient ces fameux produits proposés à un prix défiant toute concurrence...
Ce fut un terrible choc. Il s'agissait d'oignons, de carottes, de pommes de terre et de sauté de veau à moins de 1,50€ la portion individuelle.
C'est réellement dans ces instants (oh vie cruelle !) que l'on prend conscience de la réalité de la crise économique (bien plus qu'avec ces chiffres abstraits du nombre de chômeurs).
En effet, les lecteurs habituels des Echos sont en général des cadres sup-supérieurs, des dirigeants d'entreprises, des directeurs généraux, bref, des individus avec attaché-case Louis Vuitton, Loden en cachemire et Mercedes avec chauffeur.
Alors penser que ces personnes en sont à chercher les carottes les moins chères et qu'elles rêvent de sauté de veau à moins de 2€, quelle horreur !!!!
Il est clair à présent que Laurence Parisot a raison : le patronat français est à la rue et dorénavant lorsque vous croisez un cadre sup, soyez généreux et offrez lui des légumes sinon il risque de se délocaliser.
Et si vous avez encore quelques biens, proposez-lui un pot au feu.

dimanche 8 février 2009

Mona Lisa sourit



Ce week-end fut hallucinant : j'ai fait la connaissance d'un ou d'une, je ne sais trop, ami(e) qui m'a fait voyager sur d'autres planètes (nous en reparlerons...).
A présent apaisé et en pleine "flottitude" j'admire La Joconde en écoutant Daniel Arasse.
Voici l'extrait sur le fameux et fascinant sourire :

" Et puis ce sourire, le fameux sourire.
C’est Léonard qui a inventé l’idée de faire un portrait avec un sourire. Il n’y a pas de portrait souriant avant La Joconde.
Alors pourquoi ce choix, pourquoi peindre un sourire ?
La Joconde sourit car son mari Francesco del Giocondo a commandé son portrait au plus grand peintre de son époque pour la remercier car elle lui a donné deux beaux enfants. Donc c’est un tableau de bonheur où une jeune femme de 22 - 23 ans est honorée par l’amour de son époux à travers ce portrait.
C’est l’explication anecdotique, historique.

Mais ce n’est pas cela qui fait que le sourire est fascinant.
La raison en est plus profonde. Ce sourire est ce qui lie la figure au paysage de l’arrière-plan. Ce paysage est d’ailleurs étrange puisqu'il est composé uniquement de rochers, de terre et d'eau. Il n'y a pas une seule construction humaine, pas un arbre. Il y a seulement dans ce paysage quasiment pré-humain un pont qui enjambe ce qui doit être une rivière, mais qu'on ne distingue pas.
Ce paysage est donc incohérent ; dans la partie droite pour le spectateur il y a des montagnes très hautes et en haut il y a un lac plat, comme un miroir qui donne une ligne d'horizon très élevée.
De l'autre coté, dans la partie gauche, au contraire, le paysage est beaucoup plus bas et il n'a aucun moyen de concevoir le passage.
Il y a un hiatus.
En fait, ce hiatus est recouvert, caché, transformé par la figure elle-même et plus précisément par le sourire de La Joconde. Sa bouche se relève très légèrement du coté où le paysage est le plus haut et donc la transition impossible entre les deux paysages se fait dans la figure par le sourire de la figure.
Il faut alors se rappeler que Léonard de Vinci était un grand admirateur des Métamorphoses d'Ovide, ouvrage dans lequel il développe le thème classique que la beauté est éphémère.
Et c'est ce même thème que le peintre traite ici mais avec une densité cosmologique extraordinaire.

La Joconde c'est la grâce, ce n’est pas seulement la beauté, c'est la grâce et plus précisément c'est la grâce d'un sourire. Mais un sourire c'est éphémère, cela ne dure qu'un instant. Et ce sourire, c’est alors le sourire de la grâce qui fait l’union du chaos du paysage qui est derrière : du chaos on passe à la grâce et de la grâce on repasse au chaos.
Il s'agit donc d'une méditation sur une double temporalité, et nous sommes là au cœur du problème du portrait, puisque le portrait est inévitablement une méditation sur le temps qui passe. Montaigne le dit dans ses Essais : "J'ai plusieurs portraits de moi, combien suis-je différent aujourd'hui d'à cette heure."
On passe donc, avec ce sourire éphémère de La Joconde, du temps immémorial du chaos au temps fugitif et présent de la grâce, mais on reviendra à ce temps sans fin du chaos et de l’absence de forme.

Reste cette interrogation sur la présence du pont : c'est simplement le symbole du temps qui passe ; s'il y a pont, il y a une rivière, qui est le symbole banal par excellence du temps qui passe. C'est un indice donné au spectateur que l’étrangeté du rapport entre ce paysage chaotique et cette grâce souriante est le temps qui passe.

La Joconde condense, une méditation sur le portrait et le temps qui est fondamentale pour l'art du portrait occidental, et en même temps c'est certainement l'un des tableaux les plus personnels de Léonard, parce qu'il a peint pour lui le portrait de la femme fertile, l’épouse de Francesco del Giocondo. "


Le Louvre vous propose de regarder La Joconde à la loupe.

lundi 2 février 2009

After, Friends, Forever

A friend in needs a friend indeed,
A friend who'll tease is better,
Our thoughts compressed,
Which makes us blessed,
And makes for stormy weather,

Day's dawning, skins crawling
Pure morning





Avec la participation exceptionnelle de Bertrand le élan et du carnet IPSOS !

jeudi 29 janvier 2009

Manifestons encore et encore !!!

"Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Écrasés l'un contre l'autre
Nous ne formons qu'un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse enchaînés l'un à l'autre
Et nous laisse tous deux
Épanouis enivrés et heureux"

mercredi 28 janvier 2009

S'il te plait, dessine-moi un mouton

Le 39ème Forum de Davos démarre aujourd'hui avec, bien sûr, une ambiance peu bling-bling car assombrie par la crise.
Aussi, les organisateurs de ce rendez-vous annuel dans cette charmante bourgade suisse se fixent comme objectif ambitieux en 2009 de "dessiner le monde de l'après-crise" (voilà un intitulé très chic, n'est-ce-pas ? ).

Projet quelque peu démesuré que nous devrions confier les yeux fermés à ces milliers d'économistes, chefs d'entreprises, banquiers et autres hommes politiques qui seront présents là-haut dans la montagne ?
Sont-ils réellement les mieux placés pour nous donner des leçons d'art graphique ?

Pas sûr. La preuve ?

Ce sont eux qui, l'année dernière, nous expliquaient que le baril de pétrole atteindrait bientôt les 200 dollars (ah zut ! Il vient de passer sous le seuil des 40 dollars).

Ce sont les mêmes qui, très convaincants, nous assuraient qu'une réédition de la crise de 1929 était impossible grâce aux progrès de l'analyse économique, aux nouvelles équations mathématiques et aux instruments de correction qui en interdisent le retour. (flûte ! On s'en approche).

Toujours les mêmes qui nous affirmaient doctement que le keynésianisme était une vieillerie et l'intervention de l'Etat un obstacle à la croissance. (arghhh ! Aujourd'hui on nationalise à tour de bras et les Etats industriels multiplient les plans de soutien à l'économie).

C'est Jean-Marie Messier et tous ses amis, celui-là même qui a ruiné Vivendi-Universal et ses nombreux actionnaires, qui revient, depuis un mois, invité dans toutes les émissions ou chroniques économiques pour nous expliquer via son roman livre que les stocks-options sont une menace, que la finance est fautive et injuste, que les paradis fiscaux sont un pêché.
Encore lui qui décrit ce que doit être le patron sauveur de l'économie mondiale alors qu'il a ruiné l'image des chefs d'entreprise par ses frasques : aménagement d'un Airbus A-319 pour son confort personnel, acquisition d'un hélicoptère pour rejoindre le coeur de Manhattan, débauchage d'un chef pour ses déjeuners fins arrosés de crus exceptionnels, vacances aux Bahamas, sans parler de l'appartement de Park Avenue, à New York, d'une valeur de 17,5 millions de dollars décoré par Jean- Michel Wilmotte pour plus de 4 millions de dollars...

Et enfin, ce sont ces banquiers qui ont tout compris de la misère et de la pauvreté dans le monde et qui, pour certains, dans un geste d'immense bonté ont renoncé (de façon quasi-spontanée) à leurs primes de fin d'année, se contentant d'un salaire de quelques millions d'euros.

Bref il ne manque qu'Elisabeth Teissier et ses fameuses prévisions astrologiques et bientôt tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes redessiné en noir et blanc à l'image de l'ancien avec, nous, pauvres moutons se laissant tondre la laine sur le dos (ouf le titre est justifié ! ).

mardi 27 janvier 2009

Breaking News

8H00 du matin, un vendredi, récemment.
L’un et l’autre, allongés sur le lit, somnolent.
L’un a mal au ventre, l’autre a mal à la tête, les deux sont épuisés après tant de jours de fêtes, d’alcools bus, d’excès divers et variés.

Dehors, la terre tourne, la ville bouge.
Les passants évitent les vélos qui évitent les taxis qui évitent les scooters qui évitent les 4X4.
Un camion impatient klaxonne, exaspéré par la voiture garée en double file.
Cris, bruits, exaspération, violence…

Dans la chambre c’est le calme qui règne, la pénombre enveloppe la pièce.
Aujourd’hui, le soleil ne parviendra pas à franchir les lattes du store.
Là, personne ne bouge. Ils se reposent, enfin apaisés.

Tranquillement, ils écoutent France-info.
Lassé, l’un zappe et remonte la bande FM : France-inter, RFI, France-culture, BFM…

L’autre remarque :
- Voici une demi-heure qu’on écoute les infos et nous en sommes déjà à plus de 1500 morts, 3000 licenciés économiques, 2 mariages royaux, 4 attentats, une inondation, 2 rapports prospectifs, un coup d’Etat…
Et nous, allongés dans ton lit on s’en fiche. On est là, à ne rien faire, simplement préoccupés par l’organisation de notre prochain week-end.
C’est curieux : nous sommes informés, surinformés, sursurinformés et pourtant cette surabondance d’infos tue notre sens critique, nous avons tous perdu notre faculté à s’indigner.
Les informations nous pleuvent littéralement dessus mais plus rien ne nous fait réagir, nous sommes simplement passif, attendant le prochain flash d’information.

- Oui peut-être mais aujourd’hui, mon seul problème c’est mon mal de crâne et si je me redresse pour hurler ma révolte, c’est ma tête qui risque d’exploser.
On pourrait peut-être remettre la révolution à demain ?

- Nous avons tort de baisser la garde car c’est dans les détails que se niche le diable : nous devrions être vigilant et toujours nous méfier des effets papillon.
Par exemple, souviens-toi :
A cause d’un embouteillage, une voiture dû s’arrêter. A cause du passager qui se trouvait à bord, un homme s’approcha. A cause de sa haine à l’égard du passager, l’homme sortit un pistolet de sa poche et tira. A cause de la mort du passager un pays entra en guerre contre un autre pays. A cause des alliances internationales de ces deux pays le continent s’embrasa. A cause de l’importance du continent sur la scène mondiale, la terre entière bascula dans la guerre. Tout cela à cause au départ d’un simple embouteillage.
C’était le 28 Juin 1914 lors d’un embouteillage à Sarajevo, qui permit à Gavrilo Princip, nationaliste serbe, d’assassiner François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois.

samedi 24 janvier 2009

La tolérance mise à l'index

Dans la compétition internationale "retour vers l'obscurantisme" que mènent actuellement divers mouvements religieux, l'équipe "église catholique" emmenée par son champion Benoit XVI vient de prendre une sérieuse longueur d'avance.
Qu'on en juge par quelques exemples tirés de l'actualité récente :

- en octobre, Le Vatican envisage de canoniser le pape le plus controversé de son histoire, Pie XII, connu pour sa grande discrétion face à la Shoah.
- en novembre, le Vatican entérine le recours éventuel à des psychologues pour déterminer si les candidats à la prêtrise sont aptes au sacerdoce et écarter ceux qui présenteraient de graves signes d' "immaturité", notamment en matière d'orientation sexuelle (pour parler clairement les homos)
- le 18 décembre : le Vatican (associé à l'Iran) refuse de signer la dépénalisation de l'homosexualité présentée à l'ONU.
- fin décembre 2008, le Pape salue et remercie le Président tunisien pour "les efforts accomplis par la Tunisie pour l’éducation de la jeunesse".
Si par éducation le Pape évoque les tortures sur les centaines d'opposants afin qu'ils cessent toutes activités politiques effectivement c'est efficace : aux dernières élections, Ben Ali fut réélu avec 99% des suffrages;
- lors de ses vœux de Noël aux membres de la Curie romaine, le pape dénonce la "théorie du genre" (gender - qui considère que l'identité sexuelle est façonnée par la génétique mais aussi par le conditionnement social) comme une menace pour la survie de l'humanité.
En d’autres termes, le pape déplore que les gens qui sont nés avec un sexe masculin puissent se conduire comme des femmes, c’est à dire non seulement se travestir, mais se féminiser physiquement ou sexuellement…
Quant aux femmes, bien évidemment, elles sont tenues de s’habiller et de se comporter suivant ce que “la loi naturelle” leur édicte, c’est à dire qu’elles doivent épouser un homme pour lui faire des enfants.
- le 6 janvier, le journal (voix officielle) du Vatican, l'Osservatore Romano dénonce (encore !) la pilule contraceptive car : "en relâchant des tonnes d'hormones dans la nature" à travers les urines des femmes qui la prennent, elle a, depuis des années, "des effets dévastateurs sur l'environnement".
De plus, insiste l'auteur de l'article qui n'y va pas avec le dos de la cuillère, la pilule "en ce soixantième anniversaire de la Déclaration des Droits de l'Homme, viole au moins cinq droits de l'homme importants : le droit à la vie, le droit à la santé, le droit à l'éducation, le droit à l'information et le droit à l'égalité entre les sexes".
- à la mi-janvier, lors des 6° rencontres mondiales pour la familles qu'il organisait à Mexico, notre prélat en jupe, qui a fait voeu de chasteté, rappelle son opposition à toute forme de couple qui ne serait pas expressément composé d'un homme et d'une femme ; le mariage est "le lien de toute une vie entre un homme et une femme".
- enfin aujourd'hui, le 24 Janvier, Benoit XVI annule l'excommunication de quatre évêques intégristes ordonnés par Mgr Lefebvre en 1988, sans tenir compte des propos négationnistes tenus par l'un d'entre eux.

Dans le Missel de 1962, cher à notre Saint Père puisqu'il suit le rite tridentin (messe en latin) on proposait, dimanche dernier, la lecture d'un extrait de la Lettre de Saint-Paul aux Romains.
Espérant que le Pape lit régulièrement ce blog, je lui en rappelle quelques passages :
" Que votre charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien.
Quant à l'amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres ; ne rendez à personne le mal pour le mal; veillez à faire ce qui est bien devant tous les hommes.
S'il est possible, autant qu'il dépend de vous, soyez en paix avec tous. Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire;
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien. "

Je me souviens qu'au moment de son élection, Benoit XVI, alors agé de 78 ans était souvent présenté comme un Pape de transition. On ne peut que regretter la longueur de cette transition. Il y a sans doute une file d'attente plus longue que prévue devant les portes de l'Enfer du purgatoire, ce qui expliquerait ce léger délai...


lundi 19 janvier 2009

On a du Poe !

(désolé pour ce vilain jeu de mots)

Comme chaque année, à la mi-janvier c'est l'ouverture de la saison Hiver des anniversaires.
Voici Karine, Camille, Vie, Emilie, Elodie, Bony, Nicola, Fadi, Matthieu, Sylvain, Christophe et tant d'autres encore qui durant les 15 prochains jours vont célébrer leur arrivée sur terre.

Cette année, nous fêtons aussi le 200ème anniversaire de la naissance d'Edgar Allan Poe (précisément aujourd'hui, le 19 janvier 1809).
Relisant le Double Assassinat dans la rue Morgue (écrit en avril 1841), j'ai eu le sentiment que l'auteur américain était la bonne personne pour parrainer les festivités qui ont débutées ce week-end au Djoon et qui s'achèveront vendredi 13 février aux Bons Amis.

" Mon ami avait une bizarrerie d’humeur, – car comment définir cela ? – c’était d’aimer la nuit pour l’amour de la nuit ; la nuit était sa passion ; et je tombai moi-même tranquillement dans cette bizarrerie, comme dans toutes les autres qui lui étaient propres, me laissant aller au courant de toutes ses étranges originalités avec un parfait abandon.
La noire divinité ne pouvait pas toujours demeurer avec nous ; mais nous en faisions la contrefaçon. Au premier point du jour, nous fermions tous les lourds volets de notre masure, nous allumions une couple de bougies fortement parfumées, qui ne jetaient que des rayons très faibles et très pâles. Au sein de cette débile clarté, nous livrions chacun notre âme à ses rêves, nous lisions, nous écrivions ou nous causions, jusqu’à ce que la pendule nous avertit du retour de la véritable obscurité.
Alors, nous nous échappions à travers les rues, bras dessus bras dessous, continuant la conversation du jour, rôdant au hasard jusqu’à une heure très avancée, et cherchant à travers les lumières désordonnées et les ténèbres de la populeuse cité ces innombrables excitations spirituelles que l’étude paisible ne peut pas donner. "


dimanche 18 janvier 2009

Sang pour sang

Il y a environ 325 jours, la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, annonçait vouloir "suspendre l'interdiction" (enfin!) faite aux homosexuels de pouvoir donner leur sang, qualifiant cette interdiction de "démarche discriminatoire qui n'est pas tolérable" (exactement!). La suspension de l'interdiction devait, selon la ministre, être effective "d'ici quelques jours" (tant mieux!).
Mais finalement, elle a changé d'avis : l'interdiction sera maintenue (dommage).
Sa décision est basée sur des "chiffres incontestables : entre 10 et 18 % des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0,2 % pour les hétérosexuels" déclare-t-elle dans une interview donnée à Libération.
Une fois encore, on brandit des données qui font peur, on invoque une réalité implacable et des risques abominables validés par les tristement fameux "Médecins/Experts super-compétents", les mêmes peut-être qui ont géré de façon désastreuse la collecte du don de sang dans les années 90 et qui ont mis tant de temps à réagir face au scandale de l’amiante ou au scandale des hormones de croissance (dont la justice vient de prononcer la relaxe de tous les acteurs).

Certes il y a bien une proportion élevée de séropositifs chez les homosexuels hommes, et alors ?
Toutes les poches de sang prélevées sont testées avant d'être autorisées à la transfusion et de plus, la majorité des séropositifs connaissent leur statut sérologique et en bonnes personnes responsables (tous les gays ne sont pas des follasses inconscientes ayant un QI de 50 dont le seul but serait d’aller contaminer leur voisin hétéro) ne se rendent pas aux collectes de sang. Qu'ils soient plus nombreux chez les homos n'y change rien.

En réalité, le risque vient seulement des personnes séropositives, ignorant leur statut, et contaminées depuis trop peu de temps pour faire réagir les tests de dépistage (les tests ne détectent pas les virus mais seulement la réaction de défense de l'organisme, et il faut quelques semaines pour que cette réaction apparaisse).
Le risque est donc là mais quelle est alors la proportion de ces homosexuels dangereux pour la sécurité transfusionnelle, c'est à dire susceptibles de se rendre à une collecte de sang et ayant été contaminés par le VIH ou par une hépatite depuis moins de quelques semaines ?
Je n'en sais rien mais j'ai le sentiment qu'on est très très loin du chiffre repoussoir de 10 à 18 % invoqué par notre ministre.
D'autant que depuis plusieurs années, la majorité des contaminations récentes surviennent chez les hétéros (sur ces quinze dernières années, l'épidémie a progressé de 410% chez les personnes hétérosexuelles et à baissé de 68% chez les homosexuels) et que les homos, se sachant un groupe à risque se font dépister plus régulièrement que le reste de la population.
Et j’attends alors qu’on m’explique, pourquoi le temps d’incubation et la sodomie poseraient un problème pour les homos mâles et pas pour les hétéros (et les lesbiennes ont en fait quoi ? ).

Aussi, plutôt que de mettre tous les homos dans un même sac avec écrit dessus en grosses lettres (dangereux pour la survie de l’humanité), il faudrait revoir le questionnaire qui est soumis à chaque candidat au don du sang.

Le voici tel qu'il se présente aujourd'hui :


Au lieu de demander bêtement aux donneurs s'ils ont eu des rapports homosexuels (d'ailleurs pour être parfaitement exact, il faudrait surtout savoir s'ils ont pratiqué ou pas la sodomie) on devrait leur demander s'ils ont eu plus de X partenaires différents au cours des Y derniers mois. On pourrait aussi lever le caractère définitif de l'interdiction de don à toute personne ayant eu au moins une relation homosexuelle. Ça n'a pas de sens de classer parmi les personnes à risque un abstinent ou un hétérosexuel (un peu bi quand même ! ) ayant eu quelques rares expériences homos plusieurs années auparavant, alors qu'un hétéro avouant des pratiques à risque n'est lui pas interdit définitivement, mais seulement pour trois mois.

On éviterait ainsi cette odieuse stigmatisation "homosexualité = danger" que laisse sous-entendre le questionnaire actuel et on éviterait de rejeter des donneurs sans risque alors que par ailleurs, les banques de sang sont en situation de pénurie chronique.
En effet, comme le rappelle les affiches publicitaires un peu partout dans Paris, actuellement le sang manque cruellement dans les établissements de soins français et si une mesure est bien dangereuse pour la santé publique, c’est d’abord d’empêcher une partie de la population de donner, généreusement, son sang.

jeudi 15 janvier 2009

Pour Evelyn, et tous les autres...


Tandis que le Président de la République et le gouvernement français se félicitent des "bons" chiffres des expulsions des immigrés en 2008, je relis avec tristesse ce témoignage recueilli par Amandine Penna et délivré par le site Rue89 en Août dernier.
En voici quelques extraits :

" On l’appelait la maman des jumeaux. Deux enfants d’un père nigérian du réseau, dont elle a accouché à la hâte à la maternité publique de Tanger avant de s’enfuir par crainte de la police marocaine. L’un est mort de soif à la frontière algérienne lors d’une déportation. L’autre est mort en mer, avec un autre fils plus âgé, lors d’une malheureuse tentative de passer de l’autre côté du détroit de Gibraltar.

Evelyn était en rade depuis des années dans ce port du bout nord de l’Afrique. Les yeux rivés sur la côte espagnole se profilant à moins de 20 kilomètres. Sans pouvoir tenter d’autres voies plus coûteuses : l’assaut des grillages des enclaves espagnoles de Ceuta ou Melilla ou, plus au Sud, la traversée de la Mauritanie vers les Iles Canaries. Pour survivre, Evelyn préparait et vendait des beignets, faisait un peu d’aumône, comptait sur la protection de son "fiancé". Mère des mères, elle s’occupait des nouveaux-nés de ses jeunes compagnes d’infortune, les épaulait dans leur piaule vétuste de la médina.

En juillet dernier, alors que les pays membres de l’Union européenne débattaient entre eux à Cannes de leur projet d’immigration et d’asile, la météo était favorable aux traversées. Malgré les radars de la citadelle Europe et les vagues du destin, Evelyn a de nouveau tenté sa chance. Elle a payé son ticket dieu seul sait comment. La patera était surchargée (une quarantaine de passagers), probablement sans marin à bord (les passeurs ne prennent plus le risque de faire des aller-retour, mais confient le cap à l’un des candidats). Les vagues ont été les plus fortes.

Evelyn a sûrement essayé de protéger les enfant à bord, de la peur, de la soif, des brûlures du soleil et du carburant. La patera a chaviré au large de Motril, dans la province espagnole de Grenade. Evelyn ne savait pas nager. Elle a rejoint ses enfants. Son nom et ceux de treize autres personnes se sont ajoutés aux milliers de victimes sur la liste sans fin des immigrés clandestins naufragés de l’Europe dans le détroit de Gibraltar."

Sinon, voici décortiqués, analysés et démontés dans Le Monde, les chiffres de l'immigration du Ministère de l'identité nationale. Et bravo à Patrick Weil pour ce travail.

mercredi 14 janvier 2009

Tristes tropiques

Question homophobie, le Sénégal peut en apprendre à Gérard Longuet qui, récemment, liait homosexualité et pédophilie.
Mais la justice sénégalaise est autrement plus inventive : elle vient de condamner à huit ans de prison le président de AIDES – Sénégal pour association de malfaiteurs (sic), car en tentant de porter secours aux homosexuels atteints du VIH, il a accordé soutien et secours à une pratique interdite...
Ainsi, dans ce pays, défendre les droits des homosexuels et venir au secours de ceux qui sont frappés par la maladie, c'est de l'association de malfaiteurs !!!



On sait à présent où le sénateur UMP de la Meuse et où le député UMP du Nord (ça fait beaucoup d'UMP, non ? ) Christian Vanneste iront passer leurs vacances l'été prochain.

Mise à jour :
Dans un communiqué publié hier, Amnesty International, AIDES, FIDH (Fédération Internationale des Ligues des droits de l’homme), Inter LGBT, Tjembé Red et SI-LGBT (Solidarité Internationale Gay Lesbiennes, Gay Bi et Trans) appellent à la libération immédiate et inconditionnelle des 9 hommes condamnés.
Si vous souhaitez agir pour aider les condamnés vous pouvez signer la pétition mise en ligne sur le site de l'association AIDES.

mardi 13 janvier 2009

La Chine et Le Monde se dévergondent



Lu dans Le Monde daté du 13 Janvier :

" Pan Hai, 59 ans, profite de sa condition de jeune retraité pour faire ce qu'il a toujours eu envie : devenir sexologue.

A lire son blog, les théories de Pan Hai tournent autour d'une idée simple : il faut soutenir le principe de l'infidélité conjugale au nom de la défense du mariage. Les Chinois ne cessent de tromper leurs femmes, prennent des versions modernes de concubines ; leurs épouses sont frustrées, et devraient donc en faire autant, assure le sexologue. La recette consiste à faire l'amour dans la journée, quand l'autre est au travail, et à rentrer tranquille au foyer, le soir. Pas question de dire la vérité au conjoint trompé, bien sûr. Mais la paix des ménages se gagne dans les plaisirs interdits des lits de l'après-midi.

Même conseil pour les hommes mais ce sont les femmes qu'il faut défendre, martèle Pan Hai. Il faut les aider à gagner leur droit à la jouissance. Et ne restons pas, messieurs, de grâce !, obsédés par la pénétration, prévient Pan Hai, qui promet : "Avec deux doigts et une langue, vous rendrez les dames heureuses."


Moralité : quand la Chine s'éveillera, le monde baisera.

dimanche 11 janvier 2009

Voici Libé, hélas...

La Presse en général et les journaux en particulier vont mal, très mal.
C’est le constat dressé jeudi matin par les Etats Généraux de la Presse, sorte de Grenelle (encore un!) chargé, depuis le 2 octobre dernier, de trouver des solutions à la crise du secteur. Quatre groupes de travail ont cogité sur le sujet et viennent de remettre 90 recommandations à la ministre de la Culture et de la Communication, via un "livre vert".
Comme propositions, on trouve pèle-mêle : baisser les coûts de production, améliorer les aides de l'Etat (700 millions d'euros quand même), réduire la TVA ...
Bref, beaucoup de solutions financières mais peu de réflexions sur le métier de journaliste, sur le rôle de ce média dans nos sociétés, sur les attentes du lectorat...

Et pourtant :
Nous venons de vivre une semaine historiquement importante : la guerre à Gaza, la "guerre du gaz" en Europe, la guerre qui se poursuit en Irak, en Afghanistan, en République Démocratique du Congo ; le chômage et la pauvreté qui ne cessent de croître, le pouvoir d'achat qui ne cesse de décroître...

Pendant ce temps, un grand quotidien national consacre ce week-end sa Une à un événement tout à fait capital :
"retour précoce ou liberté de choix ? Le débat fait rage (sic) à la suite de la décision de Rachida Dati de reprendre le travail cinq jours après son accouchement".



J'offre donc ma contribution au "Livre Vert" :
Recommandation n°91 : virer Laurent Joffrin directeur de la Rédaction, qui, après avoir massacré le Nouvel Observateur en le transformant en un pâle clone de Psychologie Magazine, s'attaque à présent à Libération pour créer un Voici quotidien.

mardi 6 janvier 2009

Au coin du feu

N'hésitez pas à faire une pause par ici si vous souhaitez vous réchauffer :


Désolé, je ne fournis pas les marrons.
En revanche, je peux vous proposer une très confortable peau de bête...

samedi 3 janvier 2009

Voeux alcoolisés


Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Guillaume Apollinaire (alcools)


A toi cher lecteur, à toi charmante lectrice, je souhaite une excellente année 2009 ...

vendredi 2 janvier 2009

Tempus fugit

2007, 2008, 2009 ...

Comme chaque 1er Janvier, la promotion du Nouvel An de la Légion d'Honneur permet de rendre hommage à des personnalités françaises méritantes. 

Pour mémoire, l’ordre national de la Légion d’honneur est la plus haute décoration honorifique française.
Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte sur le modèle de l'Ordre de Saint-Louis, mais sans le limiter aux seuls officiers. 
Elle récompense les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation. 

C'est pourquoi le Président de la République, en 2008, a tenu à décorer de cet Ordre, Michel Polnareff, Claude Brasseur, Jean Reno, Jacques Séguela, Claude Lelouch ou Dany Boon ; et en 2009 Nathalie Baye, Alain Bashung, Sylvie Vartan, Zinedine Zidane, Didier Barbelivien, Pascal Nègre et Michel Leeb. 

Ainsi le temps passe et le génie français continue de rayonner sur le monde... 
Vivement 2010 !