mardi 29 juillet 2008

Déambulation nocturne


Mon sang était en révolte, il bouillonnait.
J’arpentais les rues sombres du Marais aux pavés glissant, scrutant l’obscurité des impasses et des portes cochères, prêtant avidement l’oreille à tous les sons, à tous les murmures.
Je me sentais comme un fauve privé de sa proie ; il me fallait pêcher avec une autre personne de mon espèce, forcer un homme et m'abandonner avec lui.
Soudain, je perçus comme une sombre présence, subtile et enivrante qui ne me lâchait pas. Son murmure lancinant obsédait mes oreilles.
Une sensation étrange pénétrait mon être.
Mes mains se crispaient convulsivement, les amphets explosaient mon cerveau et mes dents se serraient tandis que le désir me brulait.
Là, dans la rue, je tendis les bras pour saisir cette silhouette qui se dérobait et qui m’attirait.

Enfin, le cri que j’avais si longtemps tu, étouffé dans ma gorge, sortait de mes lèvres.
Ce hurlement s’arracha de moi comme jadis, l’ange déchu remonta des enfers. Puis il expira en un abandon de tout mon corps.
Alors, je réalisais que ce cri n’était rien que la répétition de ce tag obscène que je venais de lire sur la paroi suintante de l’urinoir.

Je restais seul, immobile au milieu de la chaussée, mon cœur tambourinant dans ma poitrine, espérant enfin le réveil salvateur.

Mais rien.
Et ces vers de Baudelaire qui me harcelaient :
« Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
»

samedi 19 juillet 2008

Tout n'est pas gay ... en Chine


La situation des homosexuels en Chine était florissante jusqu'à la Longue Marche de Mao. Elle est devenue épouvantable pendant l'expansion communiste, et surtout au moment de la Révolution Culturelle de 1965 à 1975, où le sort le plus enviable qui leur était réservé était le camp de rééducation.
Des milliers, peut-être des millions d'entre eux furent exécutés sommairement d'une balle dans la tête car « atteints d'un vice occidental » et « incapables d'assurer l'expansion du peuple chinois ».
Néanmoins, petit à petit, les choses ont été en s'améliorant, du moins dans les grandes villes. Il est vrai qu'eu égard aux dimensions du pays, les homosexuels chinois sont au nombre de cent vingt à cent quarante millions ! (il y a de l’espoir donc !!!) Comme cela faisait beaucoup de saletés d'exterminer tant de monde et beaucoup de travail pour les rééduquer, le gouvernement chinois, devenu pragmatique et soucieux d'un brin de respectabilité, a finalement choisi d'essayer de « faire avec ».
C’est pourquoi les lois anti-gay ont été abolies en 1997. En plus, ce pays ne baignant pas dans notre culture judéo-chrétienne et l'ambiance générale à cette époque consistant à cultiver une plus grande liberté, les progrès ont été notables.

Hélas, hélas, hélas la date de ces (décidemment) maudits Jeux Olympiques approche…
Alors, en prévision de leurs tenues, et sachant que la communauté homosexuelle possède un potentiel de rencontre et de communication supérieur à bien d'autres catégories socio-culturelles, une implacable vague de répression homophobe s'est abattue sur toute la Chine depuis 2 mois.
Bars et saunas fermés, personnel et clients chinois arrêtés, sites internet fermés, raids et arrestations dans les lieux de drague, associations dissoutes... Rien n'a échappé.
Manifestement, les dirigeants de cette dictature ont une bonne culture historique et connaissent les « textes de base » pour l’organisation d’une répression efficace.

Par exemple, Guillaume 1er, fondateur du premier Reich allemand, écrivait en 1888 à son ami Bismarck, chancelier de son état : « il y a des catégories sociales qui sapent les fondements de la société parce que s'y retrouvent des gens qui ne devraient jamais se connaître: les patrons s'y commettent avec les ouvriers, les nobles avec les roturiers et la bourgeoisie morale avec le prolétariat dépravé. Ce sont les communautés juives, les francs-maçons et les homosexuels. »

Comme quoi toutes les dictatures se retrouvent sur les mêmes fondamentaux, dans ce domaine il n’y a aucun choc de civilisations.
Ainsi les touristes occidentaux qui viendront assister aux Jeux Olympiques ne doivent pas trouver trace d'une vie homosexuelle chinoise...
D'abord, ça fait pas propre, et puis ça facilite la circulation des idées. La faculté de rencontre et de communication des homosexuels chinois ne sera pas le vecteur de la pollution idéologique venue de l'étranger.

Dommage.

© Eric Dupin

lundi 14 juillet 2008

Une idée stupéfiante

Cocaïne, cannabis, LSD, héroïne, ecstasy, MDMA, poppers, opium …

Face aux drogues, le gouvernement Président français (et ses prédécesseurs) a choisi une voie répressive (ce qui n’étonnera personne), fondée sur la prohibition, dans l’espoir de limiter l’usage de ces substances (la dernière en date étant la volonté d’interdire les festifs open-bars).
Aussi, devant cette approche qui a échoué et qui est vouée à l’échec, il serait temps d’organiser la légalisation, la consommation, la production et le commerce de toutes les drogues.
(mais non je ne prêche pas pour ma paroisse cher lecteur, charmante lectrice).

1) La légalisation permettrait une importante baisse des prix des substances et une sensible augmentation de la qualité des produits (non-coupés).
Cela changerait tout l’écosystème de la drogue. Le budget mensuel d’un “accro” aux drogues dures diminuerait considérablement, ce qui permettrait à la plus grande partie d’entre eux de se sortir des spirales de délinquance ou de prostitution qui sont leur quotidien.

2) La légalisation couperait les ressources de toutes les mafias et groupes rebelles qui gèrent la production de ces substances : en dépénalisant le commerce de la drogue, l’occident libre saperaient un des piliers du financement de bien des organisations (et Etat) totalitaires ou terroristes qui veulent sa perte (Talibans en Afghanistan, Farc en Colombie …)

3) Une société sans drogue est un projet parfaitement utopique ; donc la légalisation vaut mieux que la clandestinité.
Les drogues ont toujours et partout existé. La culture du pavot à opium était par exemple connue en Mésopotamie 4 000 ans avant l'ère chrétienne, l'utilisation de la feuille de coca est attestée en Équateur et au Pérou en 2 100 et 2 500 av. J.-C. et la référence la plus ancienne connue aux usages psycho actifs du cannabis date de 2 700 av. J.-C. en Chine.

4) La légalisation permettrait une totale transparence, ce qui fait que l’usager devient parfaitement informé des conséquences de son usage.
Dans un système libéral où la vente serait légalisée, le vendeur serait tenu d’informer clairement le consommateur "sain" des risques d’overdose, de dépendance et de maladie grave qu’il encourt. Sinon, il s’exposerait à des poursuites comme celles auxquelles les fabricants de cigarettes font face. A ce moment là, le consommateur est libre de choisir et convenablement informé.
Dès lors, s'il tombe accro, il ne peut s’en prendre qu’à lui même.

5) Enfin, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen prévoit que tout individu reçoit à sa naissance des droits naturels imprescriptibles qui sont "la vie, la liberté, la propriété et la résistance à l’oppression", et que ces droits ne s’arrêtent que là où commencent ceux des autres.
Dans ces conditions, en quoi le fait d’acheter une drogue à un commerçant, pour peu que celui ci soit respectueux des règles du commerce civilisé, pour se l’injecter, viole les libertés ou la propriété d’autrui.
Bien sûr, certains trouveront cela "sale", diront que ça ne fait pas honneur à l’espèce humaine, que c’est un gaspillage de capital humain, mais si on peut avoir un préjugé moral contre la drogue, au nom de quel principe peut-on interdire à une personne de se droguer.
Pour la protéger d’elle même ? Mais alors pourquoi ne pas lui interdire totalement de boire ? de fumer ? de conduire ? pourquoi ne pas criminaliser le suicide ? le sexe non protégé ? le ski hors piste ? la cuisine grasse ? le Véli’b ?

Les Etats ne peuvent (doivent) pas priver un individu de jouir de son corps, fut-ce en le détériorant.

Aussi la conclusion s’impose : liberté de consommer la drogue que je veux, dans les meilleures conditions.



Source d’inspiration

dimanche 13 juillet 2008

Tenue de soirée

Dans l'armoire des femmes, il y a souvent un vêtement qui en dit plus sur elles-mêmes que ce qu'elles souhaiteraient.
C’est parfois un simple tee-shirt au motif enfantin qu'elles détestent mais qu'elles portent pourtant sans se plaindre, de la lingerie qu'un ex-amant leur a offerte et qu’elles enfilent avec nostalgie, une charmante robe à fleurs qu'elles aimaient tant et dont elles ne supportent plus la vue depuis un certain pique-nique ...

Oui, on en apprend beaucoup sur les femmes en regardant ce qu’elles choisissent de porter.
Pourtant, on peut en apprendre encore plus lorsqu’on parvient à les surprendre tandis qu’elles ôtent discrètement certaines de leurs tenues.

Vive la diversité !!!


La HALDE est une instance collégiale composée de 11 membres qui a pour mission de lutter contre les discriminations (sexe, origine, âge, handicap) prohibées par la loi.
Pour cela, elle mène des « testings » afin de débusquer ces discriminations.
Les a-t-elle pratiqués sur elle-même ?