jeudi 21 février 2008

Des élections « muni-people »

(un lamentable jeu de mots pour un billet non moins lamentable écrit sous le signe de la plus pure mauvaise foi).



Difficile parfois pour ces élections municipales d’établir de véritables différences entre les programmes des candidats, de détecter de réelles fractures identitaires, de déceler de vrais engagements idéologiques.
Certes, un ou une candidate proposera d’installer un plus grand nombre de palmiers sur la place du village, un/une autre d’élargir de 57 cm (contre 43 cm à son adversaire) les couloirs de bus, un/une autre d’aménager façon "Années folles" les berges de la rivière (en lieu et place du thème de la Rome antique)…
Mais dans l’ensemble chacun de nous pensera que décidemment pour ces municipales « gauche/droite c’est pareil, même combat, tous pourris, blanc bonnet et bonnet blanc, blablabla… ».
Et l’on votera alors plus pour un homme ou une femme que pour une véritable vision qui engage l’avenir de la commune ou de la ville pour les plus urbains d’entre nous.

Et pourtant, il existe une technique imparable pour établir une frontière incontestable entre droite et gauche, pour trouver où est localisé l’intelligence, le bon goût, la modernité, bref l’avenir radieux c’est : « le people ».
Bien sûr, chacun sait que jamais l’étalage de « people » n’a suffit à assurer l’élection d’un homme/femme politique. Mais jamais non plus un homme politique n’a réussi à se faire élire sans s’afficher avec des « people ».

Aussi, depuis une semaine, le « people » est de sortie et son apparition a parfaitement éclairci la situation, nous montrant, de façon lumineuse, où les forces intellectuelles de la nation française se situent, à gauche ou bien à droite…

Ainsi, Bertrand Delanoë, « people » lui-même par certains aspects, nous a présenté les « Talents » (sic !) qui le soutiennent dans son ambition d’être réélu.

Aux côtés du maire de Paris, se tiennent en vrac :
- des comédiens remarquables : Jeanne Moreau (inoubliable, toujours et encore), Lambert Wilson (grand parmi les grands), Anouk Aimée (Anouk on t'aime !) Pierre Arditi (impayable banquier au Crédit Lyonnais), Francis Huster (excellent dans les téléfilms de TF1), Sylvie Testud (une jeune fille qui monte qui monte), Nadine Trintignant (qui réunit tous les talents),
- des chanteurs inoubliables : Bénabar (sa voix unique, ses textes chaleureux !) , Marc Lavoine (toujours là toujours percutant) Olivia Ruiz (heu…),
- des écrivains majestueux : Mazarine Pingeot (digne héritière de feu son père), Samuel Benchetrit (futur nobélisable), Bernard Henri-Lévy (la pensée à l’état brut), Jean Lacouture (l’incontournable),
- des cinéastes avant-gardistes : Costa-Gavras (un copain d’Yves Montant une preuve supplémentaire de son génie)
- des stylistes à la pointe de la mode : Agnès B (la reine du costume), Isabelle Marant (la reine de la robe)
- des sportifs vibrants : Vikash Dhorasoo, Fabien Galthié (je les connais moins mais forcément ils ont sauvé l’honneur de la France lors de compétitions internationales).

Donc pas vraiment de surprises mais ça fait plaisir de les (re)voir ici.
"Re", car il s’agit invariablement de ces mêmes personnalités « people » du show-biz parisien (aussi appelé "Club de la Lang") plus ou moins étiquetées à gauche – la gauche caviar du café de Flore, raille l’UMP jalouse et envieuse – que le PS ressort à chaque élection, qui avaient soutenu Ségolène Royal aux dernières présidentielles, avant elle Lionel Jospin en 2002, etc…

Une sensation, tout de même, sous la forme d’une transfuge venue de la droite. L’incroyable et inusable Line Renaud figure en effet dans le comité de soutien du maire socialiste. Or, jusqu’à présent, à chaque élection, cette amie proche de Jacques Chirac avait soutenu mordicus la droite. Mais elle ne votera donc pas pour la candidate sarkozyste à l’Hôtel de Ville.
Vive Line Renaud dont le parcours artistique impose un respect absolu sans parler de ses engagements généreux et sincères dans la lutte contre le SIDA aux côtés notamment de la fraîche Liz Taylor.

Abondance ne nuit pas certes, mais là, il y en a tellement qu’on se demande si Françoise de Panafieu (Miss Roller 97) trouvera encore des « people » libres de tout engagement quelque part.

Je crains que non (hihihihihi !!!) car à l’inverse, depuis 3 jours, je tape frénétiquement « Panafieu+élections+people » sur des dizaines de moteurs de recherche mais rien, pas un nom ne sort.
Je n’ai trouvé que Rachida Dati (mannequin chez Dior) tête de liste pour la mairie du VIIe, Jean-Marie Cavada (animateur TV du temps de FR3) ou Jean-François Lamour (sportif bedonnant)

Un peu frustré devant ces résultats pitoyables offerts par la droite parisienne, j’ai élargi notre recherche à la France entière et notamment vers ceux qui osent se soumettre aux suffrages des Français.
Et les résultats sont savoureux.

A gauche, sont candidats à ces élections municipales, Philipe Torreton (Paris), Sophie Duez (Nice) ou l’humoriste Marc Jolivet (à Paris, pour les Verts).
Force est de constater qu’à nouveau ce sont des « people » très sympathiques, humbles et méritants.

Et à droite ? C'est une catastrophe, le « people » est pitoyable, ringard, facho, pingre voire (et c'est le comble de l'horreur pour un « people » ) inconnu !

La dernière annoncée en date est l’animatrice de télé Sophie Favier (ex coco-girl) sur une liste dissidente de droite (CNI, parti de Christian Vanneste l'homophobe) à Neuilly.
Candidats aussi, à droite, le comédien Bernard Menez (chanteur de Jolie Poupée ohé-ohé) ; les anciennes animatrices de télé Danièle Gilbert (ex fermière) à Châtellerault et Denise Fabre (speakerine hystérique sous l’ORTF) à Nice ; l’ex-tennisman Henri Leconte (qui, par hasard, a atteint une finale une fois dans sa vie), l’entraîneur de foot Guy Roux retraité d'office (même pas une Coupe d’Europe à son actif !) en Bourgogne, le journaliste sportif Henri Sannier (ancien commentateur du peu reluisant Tour de France des dopés) en Picardie, le navigateur Gérard D’Abbovile (touché, coulé, inconnu) à Paris ou même le magicien Gérard Majax (on le croyait en fuite avec la femme coupée en deux après la mystérieuse disparition de l'as de trèfle) à Paris également.

Ami lecteur, charmante lectrice, après un tel exposé, je vous laisse écrire dans les commentaires la (les) conclusion(s) qui s’impose(nt).

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