dimanche 23 décembre 2007

Dis-moi qui tu aimes ?

Yannick Noah – Zinédine Zidane – Mimi Mathy – Sœur Emmanuelle – Nicolas Hulot – Jean Rénot – Charles Aznavour – Jamel Debbouze – Johnny Halliday – Michel Sardou ...
Comme chaque année, le palmarès des 50 personnalités françaises préférées par ces mêmes Français et publié par le Journal du Dimanche me consterne, me désespère.
Certes, en faisant un effort violent afin de positiver devant cette affligeante énumération, on constatera, un peu désabusé, que nos « con-citoyens » sont très politiquement corrects et pratiquent avec générosité l’ouverture d’esprit et la tolérance en mettant aux 3 premières places un noir, un arabe et une naine.
On pourra, plus tristement, aussi remarquer que sont sélectionnés dans ce top 10 un cocaïnomane champion de l’évasion fiscale, un partisan de la peine de mort, un ou deux ultra-sarkozystes et un nombre indéfini d’imbéciles.
Pour 2008, il faudra que je pense à aller parier sur Steevy auprès d'un bookmaker anglais : homo, noir, stupide, réactionnaire, il a le profil idéal ...


Bref, plutôt que de m’étendre sur ce sujet qui me hérisse (et dont nous reparlerons l’année prochaine bien évidemment) je préfère vous présenter ma personnalité française préférée : Stéphane Hessel, militant inlassable de la cause des Droits de l’Homme, Ambassadeur de France.


Sa vie est un roman : né allemand, français par choix, résistant, déporté à Buchenwald puis à Dora, il entre, après la seconde Guerre Mondiale, à la toute nouvelle ONU comme diplomate. En ce lieu, il trouve les moyens de sa vocation : s’engager à construire un monde neuf en respectant chaque être humain.
Par la suite on le retrouvera dénonçant la guerre en Algérie, médiateur auprès des sans-papiers de l'Eglise Saint-Bernard, défenseur des Tutsis au Burundi...
Toute sa vie fut un combat avec une seule méthode d’action : la conviction.
En octobre dernier, il a fêté ses 90 ans, 90 ans d’engagement pour les droits de l’homme qu’il contribua à faire naître en 1948 en participant à la rédaction de la « Déclaration universelle des Droits de l'Homme ».
Et cet immense humaniste est aussi un amateur de poésie, connaissant des dizaines de poèmes par cœur qu'il peut réciter dans plusieurs langues.


L’engagement :
« L’engagement - héritage de Jean-Paul Sartre, le philosophe de ma génération -, l’engagement, c’est ce qui rend à l’homme tout son épanouissement possible. Se désengager, c’est renoncer à quelque chose qui est prodigieusement porteur. Écoute tes indignations, regarde ce qui te tient le plus à coeur. Va là où tu éprouves une émotion. Et tu auras une vie intéressante. » in L’Humanité

La culture de la paix
« Cette conscience grandissante que les problèmes peuvent et doivent être résolus par la compréhension mutuelle, par le dialogue, par l’écoute, c’est là la base d’une culture de la paix, le terme de culture pouvant s’entendre presque au sens d’agriculture.
C’est un processus ; cultiver c’est faire pousser et pour faire pousser une culture de la paix, il faut semer au bon endroit. Inutile de dire que c’est d’abord dans l’esprit des enfants, à l’école et par la formation des esprits...
Mais il faut aussi que les mauvaises herbes, qui existent toujours, soient empêchées d’envahir le terrain. Une culture de la paix doit être suffisamment garantie contre l’inculture, contre la brutalité, la cruauté qui sont les mauvaises herbes des sociétés. Tout cela demande un soin de jardinier. Et je crois que la vocation de jardinier de l’homme est ce qui a probablement le plus de chance de le sauver, de l’amener à une culture de la paix, tant il est vrai que l’homme aime faire pousser les choses. Et faire pousser la paix, c’est faire pousser la compréhension, le dialogue, la communication et non pas la violence. Ce travail là est passionnant, surtout s’il est soutenu par cette autre passion de l’homme, celle de relever les défis avec d’autant plus de vigueur et de force poétique que les obstacles à vaincre sont plus évidents. Ce n’est donc pas seulement la raison, c’est aussi la passion qui nous permettra de donner un visage pacifique au monde de demain. » in irenees.net

A présent, écoutons les paroles d’un sage.



Post-scriptum :

Aujourd’hui disparaît Julien Gracq (non-sélectionné par le JDD), l’un de mes auteurs préférés.
Je prends son célèbre roman, « Le Rivage des Syrtes » dans l’édition de La Pléiade, je l’ouvre au hasard et je lis :

« La lune se leva sur une mer absolument calme, dans une nuit si transparente qu’on entendait des fourrés de roseaux de la côte, gagner de proche en proche le sourd caquettement d’alarme des oiseaux de marais alertés dans les joncs par notre sillage. La côte que nous logions se hérissait en muraille noire contre la lune des lances immobiles de ses roseaux. Silencieuse comme un rôdeur de nuit, la coque plate du Redoutable se glissait dans ces passes peu profondes avec une sûreté qui trahissait le coup d’œil infaillible de son capitaine. Derrière le liseré sombre, les terres désertes des Syrtes à l’infini reflétaient la majesté d’un champ d’étoiles. Il était bon ce soir d’être en mer avec Marino, fortifiant de s’enfoncer avec lui sans fin dans l’inconnu de cette nuit tiède. » p. 602

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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